Ecrit par McR le 16 janvier 2024
Si Louise a un rêve de jeunesse, son père Vincent souhaite que cela ne reste qu’un rêve. En d’autres termes, elle peut tirer un trait sur sa carrière de danseuse.
Il n’aura de cesse de reprendre Camille, la maman de Louise. Selon lui, c’est elle qui aurait mis ses idées dans la tête de Camille.
Quelques années plus tôt, il s’avère que Camille était elle-même danseuse, ce que Vincent nommera « une danseuse ratée ».
Rencontre avec Bérengère Delaporte autour de ce superbe roman graphique !
Bonjour Bérengère ! « Grande échappée » est une adaptation d’un poème de Rainer Maria Rilke. Comment est né ce projet ?
Adapter « La panthère » de Rainer Maria Rilke est une envie que mon éditrice avait dans son tiroir depuis deux ans. Elle insistait en me disant « tu aimerais l’adapter ». Elle ne savait pas ce que je valais en BD mais elle avait vu mes carnets d’illustration.
Ce poème, quant à lui, me parlait au-delà de l’enfermement de la panthère derrière les barreaux. J’y voyais aussi l’enfermement de l’être humain dans un quotidien, à travers les violences conjugales, qu’elles soient psychologiques ou physiques, et qui ne se voient pas.
Je suis donc partie de ce poème avec une totale liberté pour aboutir à ce roman graphique.
Tu as tout géré seule ? Du scénario au dessin ?
Oui, j’y ai sué sang et encre pour le faire, avec la confiance de mon éditrice.
J’ai essayé de mettre en scène des idées, des métamorphoses, des changements de forme. Cette idée de mouvements se retrouve aussi quand je dessine la danse. J’ai voulu mettre en scène ce père violent, le plaisir de danser de la fille et la souffrance de sa mère.
La couleur est vive, on y remarque un jaune puissant. Pourquoi ce choix ?
J’étais partie sur de la quadrichromie à la base, mais cela affadissait le travail. Après une discussion avec l’éditrice, j’ai adopté deux couleurs : le bleu pour le quotidien et le jaune pour la liberté de la panthère. Cela permet de fixer les distanciations.
Et puis j’ai travaillé tout en direct comme une sauvage : crayonné, encrage et couleurs. Tout s’est fait très vite, mais comme on m’a fait confiance, j’ai tout pu maîtriser et créer comme je le voulais.
De tout cela, je garde la mise en danger que j’ai pu connaître et c’est la liberté qui me l’a permis !
Ce beau projet a-t-il ouvert d’autres pistes, d’autres créations ?
Je continue surtout l’illustration, que j’aime beaucoup et qui me fait vivre. Mais suite à ce roman graphique intense, je souhaite continuer l’aventure et j’ai un nouveau projet d’album. J’ai repris un projet assez ancien, un projet de diplôme que j’avais travaillé.
Mais chut !
Nous n’en saurons pas plus ! Merci énormément à Bérengère de nous avoir accordé cette interview.
Ce roman graphique ouvre une nouvelle collection chez Nathan nommée Poestrip, un délice !
En bref
Un one-shot
Une BD de : Bérengère Delaporte
Édition : Nathan
Découvrir nos interviews réalisées à Quai des Bulles 2023 !
McR
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