Ecrit par McR le 24 novembre 2023
Dans « Ceux qui me touchent », Fabien a mis un terme à ses études d’arts appliqués pour signer un contrat dans un abattoir. Quelle déroute !
Un soir, Fabien compose un conte pour sa petite fille Elisa : chevaliers et cerfs y côtoient cochons, zombies et loups. C’est l’occasion pour lui de se remettre en question sur sa profession et son avenir. Un accident de voiture vient chambouler ses certitudes. Il réalise qu’il n’a peut-être pas fait les bons choix dans sa vie.
Le festival Quai des Bulles a été l’occasion de passer un peu de temps avec Laurent Bonneau, dessinateur de « Ceux qui me touchent ». Séance interview !
Bonjour Laurent ! Te voici au festival Quai des Bulles pour un nouvel album. Comment est née cette histoire ?
Après avoir réalisé ensemble « Ceux qui me restent », le scénariste Damien Marie et moi savions que nous allions à nouveau travailler ensemble. Nous avions un terrain d’entente et un univers commun. D’où notre deuxième album !
Suite à la naissance de nos filles, on souhaitait faire quelque chose sur la relation père-fille.
« Ceux qui me touchent » est un récit fictionnel qui inclut énormément de choses réelles. Damien m’a envoyé le scénario sous la forme de dialogues, comme une pièce de théâtre. Mon but était alors de mettre cela en scène.
Quel est réellement le déclic de cette histoire ? Un conte ou un accident de voiture ?
En réalité, Il y a une multitude de sous-récits dans l’album. L’accident de voiture et le conte raconté à sa fille sont tout simplement des déclencheurs pour se confronter à la réalité.
Par « se confronter à la réalité », tu veux dire faire des choix de vie ?
Moi je ne me pose jamais la question des compromis. Je l’ai fait plus jeune mais j’ai la chance de ne plus avoir à choisir dorénavant.
Fabien, le personnage principal, se la pose pourtant. Il a fait des études d’arts appliqués qu’il a abandonnées. Il est arrivé dans une routine, c’est son choix. Beaucoup de personnes sont confrontés à ce genre de dilemme.
Le personnage de Fabien évolue dans l’agro-alimentaire. Pour faire ces planches, as-tu visité un abattoir ?
J’aurais tellement aimé visiter un abattoir mais je n’en ai pas eu l’occasion. J’ai regardé pas mal de reportages qui ne m’ont pas laissé indifférent.
Damien, le scénariste, travaille dans la restauration. Cela lui a permis de visiter un abattoir, de l’arrivée de l’animal jusqu’à sa sortie en barquette. Il a retranscrit cela avec une certaine sensibilité, avec des mots qui me paraissent justes.
On ne voit pas beaucoup de sang dans ces planches ?
Je ne voulais pas montrer de sang. Je voulais mettre en avant le côté clinique, froid. J’ai donc choisi la couleur verte.
Finalement, on voit assez peu de scènes d’abattoir dans l’album. Parfois, j’ai décidé de n’illustrer qu’une porte, pour montrer ce côté sombre et froid et laisser l’imagination du lecteur faire le reste.
Il y a beaucoup de nous deux là dedans, nous avons eu nos filles en même temps. Quand je dessinais le personnage d’Elisa, je pensais à ma fille. Le plus rigolo est que Damien y retrouvait aussi un peu de sa fille.
Finalement on se connaît bien, même si on ne s’est rencontrés que deux fois sur deux albums car on habite très loin.
As-tu d’autres projets ?
J’écris un roman graphique, tout seul cette fois, sur la vallée de la Roya dans l’arrière-pays niçois, un documentaire assez intimiste.
Alors bonne continuation Laurent, et bravo pour ce superbe album !
En bref
Un one-shot
Une BD de : Damien Marie et Laurent Bonneau
Édition : Grand Angle
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McR
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