« Mécanique céleste » : interview de Merwan à Quai des Bulles


Ecrit par BennyB le 22 novembre 2023

Le premier tome de « Mécanique Céleste » nous avait mis une belle claque !

Dans cette suite, Merwan fait à nouveau preuve d’une inventivité folle et nous propose une science-fiction post-apocalyptique originale et puissante.

Rencontre avec l’auteur au festival Quai des Bulles !

 

Bonjour Merwan ! Dans « Mécanique céleste », on est dans un futur sombre et glauque, mais avec des personnages qui aiment se chambrer et rester toujours positifs.

Bonjour ! En effet, j’ai tendance à dire que c’est notre état d’esprit qui fera le monde de demain ! Le monde n’est ni bon ni mauvais, tout dépend comment on le prend. Dans le premier tome, j’en avais assez du fatalisme, je voulais que ce soit la jeunesse qui prenne la relève. On est face à une bande d’ados de dix-sept ans qui ont juste une envie farouche de vivre !

Coluche disait : « Dans la vie, il y a trois façons de voir les choses : Soit on pleure de tout, soit on rit de tout, soit on se fout de tout. Moi j’ai décidé de rire de tout. »

 

« Une pièce de théâtre »

Le premier tome se déroulait principalement à l’extérieur avec des affrontements sportifs. Dans le deuxième, on est dans un huis-clos, on explore des coursives, c’est un monde très fermé.

Mon idée était de tout enfermer dans cette usine, pour montrer la fin de l’industrialisation. On ne sait même plus à quoi cela a servi. C’est un symbole de ce qui se passe en ce moment avec la délocalisation. Un jour, ces industries seront des ruines, des vestiges d’un temps passé.

Je voulais aussi transformer ces lieux en quelque chose de beau, de spirituel, une renaissance. Cet espace clos donne aussi un côté théâtre : on ouvre les portes, on les ferme, on reste dans la même unité de lieu.

J’ai eu cette idée avant le confinement, et finalement mes personnages se sont retrouvés confinés dans cette usine !

 

Cette usine est le lieu de vie d’une communauté autonome. C’est justement une envie née avec le confinement ?

J’avais déjà cette idée avant le confinement. Je voulais confronter les personnages à une communauté religieuse qui serait en train de s’enfermer dans ses dogmes. Cette société autonome a été la source d’un renouveau, mais quand commence l’histoire elle est déjà vérolée de l’intérieur, et donc un changement est nécessaire. N’importe quel système a besoin de changement pour ne pas s’enliser.

 

« Une science-fiction low-tech »

Quelles sont tes influences en termes de science-fiction ?

J’adore Juan Giménez en BD. En roman, « La fille automate ». Et bien sûr les films devenus des classiques comme Blade Runner, Alien, Akira, …

 

Il y a pas mal d’inventions dans ce nouveau tome, par exemple avec cette arme qui envoie de la gelée. Cela fait des trous dans les murs mais ne blesse pas les humains.

Typiquement, cette arme est tirée du jeu « Lode runner ». C’était mon premier jeu sur Mac, avec un petit personnage qui faisait des trous dans le sol. D’ailleurs, dans la BD il y a un clin d’œil, quand on utilise une disquette où le nom de ce jeu est rayé sur l’étiquette. C’est une petite Madeleine de Proust !

 

On découvre aussi que dans ce futur la technologie est interdite.

Cela prend le contrepied de ce qu’on vit en ce moment, où on a du numérique à chaque instant. Là, les personnages reviennent à une technologie vintage, par exemple avec les premiers Macintosh, quand on trouvait que le numérique était magique. Aujourd’hui, tout est devenu normal, j’ai donc décidé de l’interdire (rires).

On est dans une science-fiction « low-tech ». Ce qui m’intéresse, c’est de parler de l’avenir en remettant la technologie à sa place. Ce n’est pas la technologie qui va sauver les protagonistes, au contraire. Modestement, je fais passer ici un message pour remettre l’être humain au dessus de la technologie.

Ce qu’on préfère dans « Mécanique céleste », ce sont les personnages. Car ce que j’aime dans la vie, c’est les gens, les rencontres, notre humanité profonde !

 

Belle conclusion, merci Merwan !



En bref

Série en cours (2 tomes parus)
Une BD de : Merwan
Édition : Dargaud


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BennyB

Co-fondateur de la Loutre Masquée, il est né en 1743, un samedi. Son but dans la vie : rendre le monde meilleur, avec des sites internet à base de loutres. Et il trouve que Spirou a vachement plus la classe que Tintin, quand même.

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