Ecrit par TOBIO le 02 mai 2022
Ferdinand Tirancourt est un homme d’affaires qui travaille dans le négoce du vin. Pendant la guerre 14-18, il se soustrait à ses obligations militaires en vendant du vin aux poilus (voir le premier tome de la série « Le Pinard de Guerre »). Mais son affaire tourne mal et lui aussi. Il se retrouve un peu par hasard en première ligne au sein d’une compagnie prête à mener l’assaut. Sorti vivant de l’enfer, il est accusé par les généraux français d’être un embusqué. Il est alors jugé et envoyé au bagne de Cayenne.
Dans « Le Bagnard de Guerre » on retrouve donc le colosse dans les cales grillagées d’un bateau en route vers le bout du monde. Dès le départ il endure les coups de matraque des matons. L’arbitraire est la norme. Un regard mal interprété peut suffire à une bastonnade en règle. Les prisonniers sont considérés au mieux comme de la main d’œuvre corvéable et au pire comme de la marchandise inutile.
Mais si le gardien est l’ennemi naturel, il faut également se méfier des autres bagnards. Quand on arrive à Cayenne dans un costume deux-pièces aux rayures blanches et rouges, on n’est pas vraiment un enfant de cœur. A l’intérieur du bagne, une société existe avec ses règles et ses lois. La démocratie est un principe éloigné de plusieurs milliers de kilomètres. La Guyane c’est la jungle, et dans la jungle c’est le plus fort qui survit.
Dans cette hostilité permanente où il faut être sur ses gardes le jour et la nuit, Tirancourt tente de survivre. Pris en grippe par les geôliers et d’autres prisonniers, il se raccroche au reste d’humanité que lui confèrent quelques-uns de ses camarades d’infortune. Petit à petit il redresse l’échine et retrouve son âme de combattant. La prison ne sera pas sa dernière maison. Mais s’échapper du bagne n’est pas si simple… sauf si le destin en a décidé ainsi.
Avec un nom qui ressemble à celui d’un village lorrain, Ferdinand Tirancourt est un personnage d’une approche brute et acariâtre. Néanmoins, les auteurs Philippe Pelaez et Francis Porcel, lui ont distillé des doses de justice, de rigueur morale et de fraternité qui le rende particulièrement attachant.
Tout comme le premier tome de la série, cette aventure sous les tropiques est particulièrement réussie. Le texte avec ses termes argotiques nous situe historiquement. Le dessin et ses couleurs chaudes nous transportent géographiquement. Le scénario nous cramponne jusqu’au rebondissement final inattendu. On en redemande ! Alors pourquoi pas un tome 3 ?
En bref
Tome 2. Série terminée.
Une BD de : Philippe Pelaez au scénario et Francis Porcel au dessin
Édition : Grand Angle
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TOBIO
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