Ecrit par BennyB le 26 novembre 2024
« Noir Horizon », est une trilogie de science-fiction pure et dure, qui nous en met plein les yeux et le cerveau !
Nous avons eu la chance de rencontrer le talentueux dessinateur Benjamin Blasco-Martinez, qui nous dévoile l’envers du décor !
Bonjour Benjamin ! Comment avez-vous été amené à travailler sur ce projet avec le scénariste Philippe Pelaez ?
Un collègue m’a parlé d’une connaissance qui avait réalisé un scénario de SF et qui cherchait un dessinateur. A cette période, je faisais beaucoup de western et j’avais envie de changement.
Quand j’ai lu le scénario de « Noir Horizon », j’ai eu un gros coup de cœur. C’était clairement le genre de SF que j’avais envie de faire. J’ai fait des essais graphiques, Philippe Pelaez a adhéré tout de suite, et cela a très vite matché.
En termes de science-fiction, quelles sont vos influences ?
Ce sont des films assez classiques. Dans un premier temps, « Alien, le 8ème passager » pour l’esthétique. Je me suis inspiré de Giger, qui a conçu les décors de ce film : je voulais quelque chose de poisseux et de rétro. Les vaisseaux ne devaient pas être tout propres, ni immaculés de blanc ou de beau métal comme on voit dans certains films. Ils devaient sentir la rouille et le gasoil !
« Blade Runner » m’a aussi beaucoup inspiré pour les costumes, ainsi que « Starship Troopers » pour l’esprit et l’ambiance !
Comment s’est passée la création des personnages ?
Philippe avait une idée assez précise pour ses six héros. J’ai donc suivi ses descriptions. Pour le personnage secondaire de l’officier qui les accompagne, j’avais vraiment carte blanche. J’ai choisi de lui mettre le bandeau sur l’œil pour faire un clin d’œil à Snake Plissken dans « New York 1997 ».
J’ai particulièrement apprécié la scène du premier tome où le personnage d’Esther sort de prison. Elle veut profiter d’un court instant de liberté et sentir la pluie sur sa peau.
Dans le scénario de Philippe, c’était vraiment décrit de cette façon. En lisant cela, j’ai tout de suite vu la référence à la fin de « Blade Runner ». Un moment assez poétique, assez posé, assez suspendu.
C’est un peu en opposition avec le reste. Dans un univers très bourrin, très lourd, très martial, il y a des petits moments de poésie qui émergent. Cela ne dure pas longtemps, mais c’est une petite bouffée d’air frais qui s’ouvre. Et après, on est repartis dans la boucherie !
Puisqu’on parle de scènes marquantes, celle du deuxième tome avec les gladiateurs dans l’arène est dingue !
Merci ! C’est de la science-fiction, mais on voulait avoir l’esprit péplum : des jeux du cirque avec une foule, des gladiateurs et les empereurs. J’y ai passé du temps. La séquence dure seulement 5 ou 6 planches, mais elle m’a pratiquement demandé 2 ou 3 mois de travail. Déjà, il fallait concevoir visuellement l’arène, les tours, la foule, la loge, …
Mais aussi le design des petits modules de course ! Philippe me les avait juste décrits comme des boucliers sur lesquels les personnages sont assis. C’est vague ! Comment les conduisent-ils ? Est-ce qu’il y a un guidon ? Est-ce qu’il y a une manette ? Comment sont-ils positionnés dessus ? Est-ce qu’ils sont debout ? Cela a été long à inventer. C’est l’une des séquences les plus difficiles que j’ai eu à faire !
Certaines scènes sont très cinématographiques. Comment procédez-vous pour les cadrages, le story-board ?
Philippe me donne un découpage assez précis, et je réalise le story-board, case par case. Je suis assez libre de réagencer les cases d’une autre manière, du moment que ça fonctionne et que l’esprit est respecté.
En termes de dessin, quelle est la part de manuel et de numérique ?
Je réalise les dessins à la main sur tablette graphique. La couleur est numérique. Pour certaines séquences et certaines pages, nous avons réalisé le storyboard de façon informatique, car cela nécessitait des cadrages, des angles de vue et des perspectives assez particulières. Il fallait un peu s’aider de l’informatique, car à la main, cela peut vite devenir vite compliqué.
Cette série est donc prévue en 3 tomes ?
Oui ! L’histoire du troisième tome est déjà écrite. Côté dessins, j’en suis à la dixième planche, qui est une double page.
Combien de temps passez-vous à réaliser un album ?
Entre un an et un an et demi. Pas moins de deux ans pour le premier. Pour ce genre d’univers, il faut que ce soit immersif. La BD est un travail qui peut vraiment être pointilleux quand on veut réussir une séquence. Il faut que le lecteur soit happé par l’ambiance !
On a hâte de découvrir la fin de cette trilogie ! Merci beaucoup !
En bref
Série en cours (2 tomes parus)
Une BD de : Philippe Pelaez et Benjamin Blasco-Martinez
Édition : Glénat
Acheter cette série sur le site de la librairie Critic !
BennyB
Derniers articles parBennyB (voir tous)
- Eurydice : interview de Lou Lubie et Solen Guivre à quai des Bulles ! - 3 décembre 2024
- Capitaine Flam : interview d’Alexis Tallone à Quai des Bulles - 2 décembre 2024
- Les Larmes du Yôkaï : interview de Margo Renard à Quai des Bulles ! - 29 novembre 2024