Spirite : interview de Mara à Quai des Bulles !

Ecrit par BennyB le 19 novembre 2024

Et si les fantômes existaient vraiment ? Avec « Spirite », Mara nous embarque dans une grande aventure fantastique, entre surnaturel, spiritisme et steampunk !

En attendant le troisième tome qui sortira en janvier, nous l’avons rencontrée au festival Quai des Bulles, où elle nous dévoile ses influences et son univers !

Bonjour Mara ! « Spirite » est une aventure fantastique située dans les années 30 avec un côté steampunk. Comment est né ce projet ?

L’influence principale de « Spirite » se trouve dans les films qui m’ont fait rêver quand j’étais gamine et pré-ado : « Retour vers le futur », « Ghostbusters », « Men in Black » et surtout « Indiana Jones ». Tout l’univers à la Spielberg-Lucas m’avait vraiment permis de m’évader d’un quotidien pas forcément génial. J’avais envie d’offrir aux gens ce que j’avais pu trouver en regardant ce genre de films, ou les romans que j’ai aimés : Harry Potter, les sœurs Brontë, Jane Austen. On retrouvera cela surtout dans le troisième tome qui va paraître en janvier. L’action se déroulera dans une école, vingt ans plus tôt. Il y aura donc un côté « dark academia », avec cette ambiance d’école un peu gothique, victorienne, que j’adore.

Le thème des fantômes est traité d’une façon originale. D’habitude, on chasse les fantômes mais là, on essaie de les comprendre.

Pour moi, le thème des fantômes est une très bonne excuse pour parler du deuil. Mais du deuil sous toutes ses formes. Dans le premier tome, Yann perd son mentor. Dans le troisième, on va traiter aussi de deuil relationnel. Quand on est proche de quelqu’un et que cette personne disparaît. Les gens qui restent ont du mal à accepter cette idée, mais le fantôme a envie de partir avec l’esprit calme, serein.

On a toujours pensé que les fantômes sont des méchants, des esprits malveillants. Alors qu’en fait, non, c’est juste des entités qui existent et qu’on ne les comprend pas. Et en tant qu’humain, on a peur de ce qu’on ne comprend pas. Il y a aussi un aspect un peu plus scientifique. De quoi sont constitués les fantômes ? Visiblement, c’est une sorte de forme d’énergie, d’accord, mais pourquoi est-ce qu’elle se dissipe ? Si elle ne se dissipe pas, est-ce que c’est une énergie qu’on pourrait utiliser ? Le méchant a réussi à capter cette énergie et à s’en servir, ce qui pose des problèmes éthiques.

J’ai cru voir aussi pas mal de clins d’œil à Lovecraft, avec l’université d’Innsmouth par exemple.

Je suis une grande fan de Lovecraft, j’aime beaucoup le côté mystérieux, surnaturel, indicible. Ce sont vraiment des clins d’œil pour le côté fun. J’aime cette idée que les incursions dans le fantastique peuvent mener à la folie.

Quelle a été votre inspiration pour dessiner les villes, l’architecture ?

Je me suis basée sur des photos. Dans le premier tome, il y a une scène avec une grande fête dans un grand bâtiment, qui existe vraiment. Il s’appelle le Radiator Building. Il est incroyable. J’étais à New York et je l’ai vu quand je me suis promenée dans la rue, il y a 15-20 ans. C’est le plus beau bâtiment de cette ville, complètement noir avec des dorures. Pourquoi il n’y a jamais rien eu qui a été fait avec ? Il aurait été parfait dans un film du genre de « Batman ». C’est devenu depuis un hôtel qui s’appelle le Bryant Park Hotel. J’ai eu la chance de pouvoir y passer et dormir là-bas. C’est là qu’on voit qu’on fait un travail très proche du cinéma. C’est la magie de la BD !

Le prochain tome sortira en janvier. J’ai l’impression qu’il y aura beaucoup de révélations ?

Jusqu’à présent, on n’a eu que de petites infos sur l’histoire du fond. La personne qu’on rencontre à la fin du tome 2 sera le protagoniste principal du tome 3. Elle a un fantôme dans la jambe, pour bien spoiler salement ! (rires) On va voir comment elle en est arrivée là.

Cela va aussi beaucoup parler d’Arroway. J’ai toujours eu une fascination pour les antagonistes compliqués. J’aime beaucoup prendre à contre-pied le lectorat de mes livres en faisant arriver un personnage qui a l’air d’être soit tout noir, soit tout blanc. Puis je le rends plus attachant qu’il n’y paraît, en montrant ce qu’il a vécu pour en arriver là. Ce personnage est complètement inspiré du capitaine Nemo de Jules Vernes. Même physiquement, je me suis beaucoup inspirée de l’acteur James Mason, qui l’a interprété dans le film « Vingt Mille Lieues sous les mers » des années 50. En fait, il est persuadé de faire le bien, mais il a des mauvaises façons de le mettre en place. C’est un personnage fascinant. Il est super classe, très charismatique, d’une grande culture.

On sent que vous attachez beaucoup d’importance aux personnages.

Oui, je voulais apporter un personnage masculin qui serait dans l’empathie. Il ne va jamais utiliser d’armes pour se défendre, à part le flash d’un appareil photo. C’est important pour moi. Et puis je voulais aussi une belle galerie de personnages féminins. Dans le troisième tome, il y a un nouveau personnage qui s’appelle Lucia. C’est un de mes personnages préférés, j’ai adoré ! Pour moi, c’était vraiment chouette de bosser avec des personnages féminins aussi variés, avec des motivations différentes !

Avez-vous d’autres projets sur le feu ?

Je suis en train de terminer le tome 3, puis j’attaque directement le quatrième et dernier tome. Concrètement, j’ai beaucoup de projets en tête, mais rien de confirmé. Un scénariste m’a contacté pour un roman graphique sur le thème de l’inceste. J’ai aussi un autre projet d’aventures qui mélangerait « Tomb Raider » et Lovecraft. Ce serait un peu dans le même esprit que « Spirite » ou « Clues » : des aventures très funs dans lesquelles on peut évoquer des thématiques un peu plus lourdes. C’est ce que je préfère !

Merci Mara ! Et rendez-vous en janvier pour lire le tome 3 de « Spirite », on a hâte !

En bref

Série en cours (2 tomes parus)
Une BD de : Mara
Édition : Drakoo

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Bio
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BennyB

Co-fondateur de la Loutre Masquée, il est né en 1743, un samedi. Son but dans la vie : rendre le monde meilleur, avec des sites internet à base de loutres. Et il trouve que Spirou a vachement plus la classe que Tintin, quand même.