Ecrit par Monsieur Geminga le 31 octobre 2024
Cela fait quelques années déjà que Lovecraft a la hype et qu’on l’adapte directement ou indirectement, au ciné, en série ou en jeu vidéo.
Ce mois-ci, Métal Hurlant tente de nous conter l’indicible, dans un numéro dense et exhaustif, tentaculaire même.
Si Lovecraft est de plus en plus abordé ces dernières années, il l’est souvent par le prisme de l’horreur et de l’épouvante, avec des films comme le récent “Gueules Noires“, ou des jeux tels que “Dredge“.
Avec ce numéro 12, Métal Hurlant mélange les genres et bouscule le mythe. Fidèle à son éclectisme, aussi bien narratif que graphique, c’est une trentaine d’histoires qui nous sont racontées, allant du génialement débile au totalement glaçant.
Fan de l’horreur originelle ? On y trouvera de quoi assouvir sa soif de créatures poisseuses et humides avec Pisarev et Emem qui nous ramènent tout droit à Dunwich et ses odeurs de poissons pas frais.
Et puis ce qui est bien avec Lovecraft, c’est qu’on peut s’en donner à cœur joie sur les monstres lorsqu’on est un artiste. Si vous vous demandez à quoi ressemble Azatoth, le dieu idiot, ou Chub Niggurath, le bouc aux mille chevreaux, vous en aurez pour vos cauchemars. Suivez Thomas Gilbert ou Salvador Sanz pour une petite visite à l’asile.
Le Métal numéro 12, c’est aussi du potache avec le Pixel Vengeur et son R’lyeh pollué de bouteille plastique et de boulettes de pétrole.
C’est de l’absurde avec Mo/CDM qui installe les grands anciens en banlieue pavillonnaire, au grand dam de voisins tatillons et xénophobes. C’est Pochep qui retrace la vie amoureuse et fauchée de l’écrivain avec ses personnages exorbités et gentiment idiots. Et puis c’est enfin du complètement kong, avec une grandiose battle entre Cthulhu et King Kong, sous les plumes et pinceaux de Jean Luc Cornette et Christian Durieux.
On ne va pas passer en revue la flopée d’auteurs qui se bousculent aux portes de la cité engloutie mais on notera, entre autres, la présence de Lolita Couturier dont le style semble avoir trouvé sa place dans le bimestriel. Ainsi que François Barranger, concept-artiste auteur, passionné du grand poulpe, qui nous livre quelques-unes de ses plus belles planches.
Métal, ce sont évidemment et aussi des articles riches et fouillés.
Si comme moi vous avez découvert les jeux en 3D sur un vieux PC486 , il y a de fortes chances que les pages sur “Alone in the Dark” vous intéressent !
Et si comme moi – encore moi -, vous pensiez que Lovecraft était cet écrivain miséreux, austère et maladif, et bien allez dévorer les biographies de Marc Obregon et ST Joshi.
À rebours des clichés sur le Reclus de Providence, on apprend justement que Lovecraft était tout sauf le misanthrope introverti que la légende a fait du personnage.
C’était même un sacré gai luron !
Sur ce, ouvrez bien vos branchies et préparez vous à de joyeux cauchemars, car n’est pas mort ce qui à jamais dort !
En bref
Magazine (recueil d’histoires)
Une BD de : Jorg de Vos, Emem, Richard Guérineau, Daniel Hansen, Munuera, Pisarev, Mathieu Sapin, S.T. Joshi, Elene Usdin, Fred Vignaux et bien d'autres...
Édition : Les Humanoïdes Associés


Monsieur Geminga

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