Habemus Bastard

Ecrit par McR le 23 mai 2024

Lucien est un bandit, un homme de main habitué à accomplir les sales besognes. Mais cette fois, il a décidé de prendre le large et ne souhaite pas reprendre le travail de suite. Pour réfléchir à sa situation et à son lien à la religion, il se fait passer pour un curé. Il est accueilli dans la commune de Saint-Claude par le père Clément qui va lui présenter Notre Dame de l’Assomption, sa résidence spirituelle.

Pour passer le temps, il va falloir célébrer des messes, tout en gardant ses flingues à portée de main. Mais ce n’est pas tout, il devra aussi donner les cours de catéchèse avec les enfants. Pour boucler le tout, il doit rouler en Twingo. Pas sûr que Lucien tienne bien longtemps dans ce rôle…

Et comme chacun sait, les moments de calme laissent souvent la place à la tempête !

Une soutane trop serrée au niveau du cou, du sang sur les mains et une barbe de trois jours, voilà la couverture intrigante choisie par Jacky Schwartzmann au scénario et Sylvain Vallée au dessin. Le premier est un écrivain spécialiste du polar, lauréat du Prix du polar européen pour « Shit ». Le deuxième est le dessinateur génial de « Il était une fois en France » et « Katanga ».

La rencontre des auteurs conduit à une superbe série prévue en deux tomes. Sylvain Vallée expliquera qu’il s’agit d’une première collaboration avec un romancier. Cette idée lui a plu car elle s’inscrivait dans un projet de polar mais avec une bonne touche d’humour : « Le curé armé et prêt à tout pour sauver sa peau mais qui n’a de curé que la soutane, on s’ouvrait un champ amusant de possibilités ».

Si un lien devait être fait avec le cinéma, « Habemus Bastard » s’inscrirait dans la continuité des films des frères Cohen, passion commune pour les deux auteurs. Elvire De Cock s’est occupée de la mise en couleurs avec une efficacité hors pair.

« Habemus Bastard » est un vrai plaisir à découvrir « avec un personnage qui ne s’encombre pas de scrupules ».

Mieux vaut ne pas le fâcher !