Ecrit par BennyB le 25 novembre 2024
Adaptation en BD du roman de Mélissa Da Costa, “Tout le bleu du ciel” vous embarque dans un road-trip qui saura autant vous faire du bien que vous émouvoir.
Nous avons eu la chance de rencontrer au festival Quai des Bulles la dessinatrice Juliette Bertaudière !
Bonjour Juliette ! “Tout le bleu du ciel” est votre première BD ?
Oui, c’est effectivement ma première BD. J’ai fait une prépa au Gobelins et l’animation ne m’a absolument pas plu. J’ai découvert l’illustration. Je me suis tournée vers l’école de Condé qui offrait un cursus pluridisciplinaire et après j’ai enchaîné avec le master BD illustration. Et c’est grâce à ça que j’ai obtenu ce projet magnifique.
Justement, comment êtes-vous arrivée sur ce projet ?
Au début, j’ai fait une bande dessinée pour un projet de fin d’études. Suite à cela, Martin Zeller, ancien éditeur de chez Albert Michel, a voulu me rencontrer. Il m’a proposé ce projet et j’ai accepté. On m’a demandé de lire le roman et de proposer des planches. Je l’ai fait avec le point de vue d’Emile et cela a plu à Martin. Celui-ci m’a donné des planches de scénario. J’ai alors commencé à faire la retranscription avec mon œil. Carbone l’a adorée et Mélissa aussi !
Comment s’est passée la collaboration avec la scénariste Carbone ?
Elle avait fait un découpage en cases. Je me suis basé là-dessus pour réaliser le storyboard. Si je n’étais pas d’accord avec elle, je pouvais très bien faire des propositions et on en discutait.
J’ai beaucoup aimé le style de dessins, très délicats. J’ai l’impression qu’ils sont épurés pour être expressifs, pour transmettre des émotions ?
C’est vrai que je travaille de façon un peu caricaturale. Cela a permis de couper le côté pathos de l’histoire, qui est quand même assez dur. On s’était dit que pour un projet comme celui-ci, avec autant de pages, il fallait trouver un moyen de créer de la légèreté sans nuire à la gravité de l’histoire. Il fallait donner aussi des couleurs assez expressives, presque irritantes. Et ça aussi, c’était un parti pris assez ambitieux, ça ne plaît pas à tout le monde.
Selon les scènes, on a des couleurs dominantes différentes. Est-ce pour illustrer l’émotion du moment ?
Oui, là aussi c’était un parti pris. Il fallait aussi trouver une solution pour montrer l’évolution des jours. Passer d’une dominante rose à une autre plus bleue nous a permis de créer du rythme, et peut-être même des respirations. Pour marquer la gravité, je me suis basée sur une dominante jaune. Cette couleur étant absente du reste des cases, cela ressort et on sent directement la gravité du propos.
Vous êtes-vous inspirée de photos pour dessiner les villages ou les paysages naturels ?
J’ai principalement cherché les photos sur Google Images. Les photos sont plus belles, plus flatteuses, pour les villages en question. Je voulais retranscrire la beauté qu’on peut retrouver dans les romans. Je n’ai pas eu la chance de pouvoir les dessiner sur place. J’espère qu’un jour, je pourrai suivre ce tracé-là et m’imprégner de ces paysages.
Comment avez-vous créé le design des personnages ?
C’est venu assez rapidement. Joanne est enfermée sur elle-même. J’ai donc essayé de lui faire un visage assez doux. Emile est plus dans la rondeur, même s’il essaye de ne pas le montrer au premier abord.
Mélissa Costa, l’autrice du roman, a validé les différentes étapes ?
En fait, elle se tenait complètement à l’écart. Mais elle avait un droit de regard sur la création, ce qui est absolument normal. Elle nous laissait la plus profonde liberté. Même si la trame est la même, il y a quelques petites choses qui changent.
J’ai l’impression que les retours ont été assez bons ?
Très, très bons ! Je suis très contente, franchement. Pour une première, c’est chouette !
Avez-vous d’autres projets de BD ou d’illustration ?
Oui, je suis en train de préparer une BD chez Les Arènes sur le thème de la dyslexie, mais plutôt un témoignage, une tranche de vie. Je suis en train de discuter avec Carbone sur un autre projet d’album, mais rien de confirmé pour l’instant. J’espère aussi à long terme devenir scénariste et dessinatrice. C’est pour ça que j’ai fait ce métier aussi. Pour inventer des histoires !
Merci Juliette, et bonne continuation !
En bref
Un one-shot
Une BD de : Carbone et Juliette Bertaudière, d'après Mélissa Da Costa
Édition : Albin Michel
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BennyB
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