Ecrit par hercule le 10 novembre 2011
Le présent n’existe pas, seul le futur passe.
Certains diront “La vieillesse est l’âge où les hommes s’occupent davantage de leur nourriture que de la serveuse, même si elle est jolie” . Rabaté n’est apparemment pas de cet avis…
Pas d’âge pour faire les quatre cent coups !
La vieillesse ce n’est pas seulement vivre seul, se lever avec les poules, se languir d’une femme défunte, voir son pote Edmond à la pèche tous les dimanches matin ou refaire le monde autour d’un ballon de vin rouge avec les piliers du comptoir du zinc.
Au lieu d’attendre que la faucheuse vienne nous couper l’herbe sous le pied, certains choisissent de croquer encore le fruit défendu, de fantasmer, de faire encore le con comme quand on été ado.
Quand on lit Rabaté, la vieillesse c’est “sex, drog and rock’n roll” . On se prend une petite gifle en plein dans nos apriori de jeunot et ça fait du bien. On a l’impression de prendre un bon bol d’air frais, de repartir en weekend à la campagne avec ses meilleurs potes, griller de la saucisse herta au coin du feu. On pourra entendre des choses comme « Des flotteurs énormes et puis des jambes longues comme un jour sans pain » ou encore “Elle ne pensait qu’à la bagatelle, j’ai du déposé le bilan avant d’y laisser la peau” .
Mais au delà d’une simple histoire de fesses pour sexagénaire abordée toujours sans restriction , Rabaté signe avec ce one shot une histoire des plus émouvantes. Il nous emmène avec humour et légèreté dans une vieille France provinciale et c’est avec un trait charnu qu’il nous touche au rythme des expériences du vieux Émile. Nul besoin d’en divulguer la saveur, je vous laisse librement vous faire surprendre par cette ode au temps qui passe.
En Bref
Série terminée (1 tome)
Auteurs : Pascal Rabaté
Éditeur : Futuropolis
Année : 2006 – grand prix de la critique ACBD en 2007
Cinema : Rabaté, avec sa casquette de réalisateur en a profité pour faire l’adaptation de ses petits ruisseaux. Rôle principale interprété par Daniel Prévost.
hercule
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